Êtes-vous sûrs d’être prêts pour la fin du monde ?

La collapsologie, c’est la science de l’effondrement : quelles catastrophes, quels grands événements, quelles ruptures conduisent - petit à petit - le monde à sa perte ?

 

Climat, finance, société, biodiversité, économie, tout est prêt à crouler et vous n’y pourrez rien changer. La fin de la civilisation telle que nous la connaissons est proche, et ce ne sont pas les survivalistes qui vous diront le contraire.

 

Face aux crises et aux catastrophes qui s’accumulent, plusieurs scientifiques et organismes tirent la sonnette d’alarme, et poussent à l’acceptation de cette réalité, aussi inconcevable soit-elle. Si certains vivent encore dans le déni de toute responsabilité, d’autres préparent la fin de notre monde depuis des années.

 

Le survivalisme, un concept vieux de 60 ans

 

Selon Bertrand Vidal, docteur en sociologie à l’Université de Montpellier, le XXIe siècle a donné lieu à une rupture quant au survivalisme théorisé dans les années 60.

 

Pourtant, le concept reste le même : “Le survivaliste développe une culture de l’anticipation catastrophique". A l’époque, la définition s’appliquait surtout aux libertariens néo-nazis, craignant l’anéantissement nucléaire et une invasion d’immigrés. Le survivaliste était alors un homme reclus, vivant en forêt avec son chien, son fusil, et suffisamment de vivres pour ne pas avoir à se rendre en ville et se socialiser.

 

La population survivaliste répondait donc à une identité très précise, radicale politiquement et économiquement. Aujourd’hui, le survivalisme est un mouvement protéiforme. Les “preppers” sont désormais issus de milieux socio-économiques très différents et préparent chacun la fin du monde à leur façon.

 

L’élite du survivalisme ?

 

Petits princes de la Silicon Valley, les élites de la tech préparent leur installation express en Nouvelle-Zélande, parce que “la Nouvelle-Zélande n’est l’ennemi de personne”.

 

Au contraire, il s’agit d’un havre où l’on est bien aise de se réfugier.

 

Ainsi, plus de 50% des milliardaires de la SV ont déjà fait l’acquisition d’une assurance apocalypse. Si la plupart des preppers craignent surtout les catastrophes naturelles ou nucléaires, les grands entrepreneurs californiens, eux, craignent une profonde disruption humaine générée par leur propre création : l’IA.

 

Les survivalistes réalistes

 

Là où les entrepreneurs californiens se préparent au pire, une partie des survivalistes préfère plutôt s’organiser afin de ne plus dépendre du système politique et social actuel, obsolète.

 

Ces preppers développent leurs compétences de survie (maîtrise du feu, chasse, noeuds), élaborent de véritables kits de survie, et s’installent en communauté dans des bases autonomes durables (BAD) comportant suffisamment d’espace et de ressources pour vivre en totale autosuffisance.

 

Le plus emblématique d’entre eux, Vol West, explique sa démarche sur un blog dédié.

 

Les adeptes de la décroissance

 

Ces néo-survivalistes rejettent les affres du capitalisme, de la supercroissance et de la surconsommation et cherchent à ralentir la cadence. Slow-cosmétique, permaculture, énergies vertes, zéro-déchets, freeganisme, le principe de décroissance est fortement corrélée à la pauvreté. Vous ne les trouverez ni en pleine ZAD ni en BAD, mais ces acteurs plus soft de la collapsologie ont très bien compris les enjeux d’un retour aux sources.

 

Inconsciemment, les consommateurs du monde entier se retrouvent influencés par les injonctions à agir, adopter un comportement plus conscient, plus responsable, à faire face à la réalité. Proposera-t’on bientôt des kits de survie dans les supermarchés ?

 

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