Le chemin vers la RSE est-il uniquement pavé de bonnes intentions ?

écologie rue

Diminution de l’impact écologique, équité et mixité sociale, ou encore lutte contre le harcèlement au travail, le champ des possibles est vaste pour les entreprises qui souhaitent s’engager dans une lutte sociale, éthique ou environnementale.

C’est quoi “être une entreprise responsable” ?

La responsabilité sociétale englobe en réalité un spectre assez large de notions et de concepts.

Il s’agit fondamentalement d’une démarche volontaire - non gouvernementale - visant à intégrer les enjeux du développement durable au coeur des problématiques et des prises de décisions de l’entreprise et ce, dans une logique de progrès continu.

Selon la Commission Européenne, “être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir «davantage» dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes”

En outre, il s’agit pour les entreprises de se conformer à un devoir de contribution - directe ou non - au bien être de la société civile, du bien commun.

Par exemple, la marque de vêtements californienne Patagonia s’est engagée à verser 10 millions de dollars à des associations environnementales dans un contexte politique peu prospère - celui de l’administration Trump, qui préfère valoriser les entreprises privées et les industries plutôt que les services publics et les ONG.

Autre entité notable engagée pour la santé des consommateurs français, l’enseigne de produits biologiques Biocoop, qui clame haut et fort sa responsabilité sociale et environnementale via sa pétition et son manifeste pour l’interdiction du glyphosate, une substance hautement toxique, encore privilégiée des agriculteurs européens.

La RSE est-elle purement désintéressée ?

Il serait utopiste d’avancer que les initiatives prises dans le cadre d’une démarche RSE ne sont l’expression que d’un pur dévouement à la cause choisie.

Et si la RSE n’était qu’un prétexte pour (re)dorer son blason vis-à-vis de consommateurs de plus en plus éclairés et renouveler son image, quand cette dernière n’est plus au goût des préoccupations sociétales de l’époque ?

Dans une interview de l’ADN, Geneviève Férone, une figure notable de la notation sociale et environnementale des entreprises, déplore que la plupart des politiques RSE ne soient que de la poudre aux yeux : “ [...] on assiste à des petits combats quotidiens en réaction, mais pas à une vigilance permanente. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, et la RSE ne change pas les causes racines.”

Une histoire de business plus que de véritable engagement, donc.

Pourtant, les entreprises prêtes à montrer et prouver leur engagement, sont presque toujours gagnantes d’un point de vue affectif.

En effet les consommateurs se tournent plus facilement vers elle, car l’engagement leur confère une crédibilité solide.

Qu’attendent les consommateurs français ?

A la question de l’influence sur l’opinion des consommateurs français, Geneviève Férone répond que le bien commun, l’extension à autrui, est encore une notion lointaine.

Pourtant, la situation d’urgence (écologique, sociale, éthique) dans laquelle la société civile baigne actuellement, pousse de plus en plus de potentiels acheteurs à agir en fonction d’un prisme plus conscient.

Selon une étude du cabinet Denjean & Associés et de l’agence Goudlink, les français ont une vision assez claire de la RSE en entreprise.

 

Sur 1000 interrogés :

  • 90% affirment se tourner plus naturellement vers une entreprise démontrant d’une politique RSE pertinente et de qualité.
  • 88% admettent qu’une politique RSE répondant aux critères fondamentaux de la notion serait plus à même d’améliorer leur vision d’une marque ou d’une enseigne.
  • 82% déclarent qu’une mauvaise politique RSE pourrait ternir l’image qu’ils se font d’une entreprise. 


Presque 100% des sondés avancent même envisager de boycotter une entreprise dont les pratiques environnementales, sociales, ou éthiques ne correspondent pas à leur vision d’une politique RSE saine.

En d’autres termes, les marques ont tout à gagner avec une politique RSE pertinente, bien menée, et surtout, transparente.

Écrire commentaire

Commentaires: 0