L’éco-anxiété : comment peut-elle tout changer ?

éco anxiété

Peur de ne pas assez en faire ou de ne pas faire bien, de ne pas donner assez de sens à ses actes, d’arriver trop vite au point de non-retour : les français vivent dans la crainte permanente d’échouer.

Et pour cause, tout un tas de pathologies et d’angoisses diverses fleurissent au moindre rappel que notre planète se dégrade.

Entre dépression verte, burn out écologique ou encore éco-anxiété, les termes de “collapsologie” ou “d’extinction de masse” réveillent peu à peu les consciences.

 

Date limite : l’angoisse de la péremption

 

Depuis quelques années, une date fatidique marque la scission avec le reste de l’année. Il y a l’avant et l’après. Il y a ce début d’année où la planète est drainée et l’autre moitié où nous vivons sur la réserve. Cette année, cette date tombait un 29 juillet.

 

Et chaque année, elle recule dans le calendrier, ce que ne manquent pas de rappeler des médias tels que Konbini ou Brut en faisant appel à des experts en collapsologie.

 

C’est aussi l’occasion de rappeler aux consommateurs qu’ils n’en font pas assez :

 

“Il sera trop tard si l’on agit pas dès aujourd”hui”

“Nous vivons à crédit”

“Nous avons utilisé toutes les ressources disponibles de la planète”

“C’est déjà demain”

“Quel monde allons nous laisser à nos enfants ?”

 

Autant de slogans culpabilisants qui n’encouragent pas les individus à agir et à faire de leur mieux à la mesure de leurs moyens. L’inertie collective demeure.

 

L’éco anxiété n’est que l’arbre qui cache la forêt

 

Selon une étude IFOP de 2018, 85% des Français se disent soucieux du réchauffement climatiques et des conséquences associées. Si l’on regarde de plus près, on constate également que 93% des jeunes (18-24 ans) sont également concernés par ce sentiment d’insécurité voire de détresse.

 

Cependant, ces inquiétudes sont à nuancer, car elles recoupent plusieurs troubles, à intensité variable :

 

L’éco-anxiété désigne très exactement le sentiment d’angoisse ressenti lorsque l’on se sent rappelé au changement climatique et à ses conséquences. Elle est à distinguer de l’éco-paralysie qui elle, renvoie au sentiment de ne pas faire suffisamment, ou bien de ne pas être capable de faire bouger les choses de manière concrète.

 

Enfin, selon Glenn Albretch, philosophe de l’environnement et professeur à l’Université de Murdoch, le concept de solastagie désigne quant à lui l’état d’impuissance et de détresse profonde causé par le bouleversement d’un écosystème”.

 

Ces maux, associés aux tracas du quotidien, peuvent laisser émerger des comportements auto-protecteurs comme le repli chez soi ou l’imagination incessante de scenarii catastrophe ou même, chez les plus jeunes une tendance compulsive à ramasser tous les déchets trouvés sur la route.

 

Vivre l’éco-anxiété comme une opportunité

 

Et si cette inquiétude généralisée était un moyen de réinventer le monde dans lequel on vit ? Et si l’éco-anxiété était la première étape avant de devenir éco-responsable et de se mettre en action ?

 

Bien plus que de penser la fin d’une ère, l’éco-anxiété est une réponse affective qui doit inviter à penser le début d’une toute autre manière de vivre et d’habiter le monde en déclin.

 

C’est le début de l’éco-résilience et chacun doit se préparer comme il peut. Là ou les plus riches préfèrent se terrer dans des abris anti-atomiques, d’autres travaillent leurs compétences de survie et se regroupent pour vivre ensemble en autosuffisance.

 

D’autres encore, cherchent à ralentir la cadence en faisant barrage à la supercroissance et à la surconsommation.

 

Bien plus qu’un frein à l’action collective, le partage des sentiments négatifs corrélés à l’éco-anxiété est un premier pas vers le changement. Pour mieux comprendre le phénomène d’éco-anxiété ainsi que la collapsologie, nous recommandons ce podcast de Pablo Servigne chez France Inter.

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