Qui sont les "décroissants" et comment (dé)consomment-ils au quotidien ?

L’hypercroissance de notre monde nous a t-elle amené à un point de non retour ?

 

C’est une question à laquelle les décroissants, adeptes du ralentissement et de la dé-consommation, préfèrent répondre par la négative.

 

Non, un autre monde est possible. Plus égalitaire, plus juste, plus lent peut-être, mais bien plus facile à vivre que l’actuel. Pour ce faire, il ne s’agit plus seulement de mieux consommer, mais de moins consommer.

 

 

On ne naît pas décroissant, on le devient

 

Pour beaucoup, tout commence avec un groupe Facebook : Gestion budgétaire, entraide et minimalisme.

Si les décroissants ne sont pas tous éco-conscients de nature, ils n’en demeurent pas moins curieux.

 

Et c’est petit à petit, au fil des encouragements et conseils prodigués par les membres, toujours prompts à partager des astuces, qu’un surconsommateur devient consomm’acteur.

 

C’est en effet grâce à l’énergie porteuse des internautes que beaucoup de français passent le cap. Le frein principal à la décroissance ? Les habitudes et l’influence des marques et de l’entourage.

 

En effet, on cherche ici à dé-consommer, à s’affranchir des biais depuis longtemps acquis par l’éducation et des solutions de facilité.

 

 

Écouter ses besoins plutôt que ses envies

 

Hors-de-question de céder à la facilité et surtout, de se laisser attendrir ou séduire par la publicité. Les décroissants ne sont pas que des minimalistes, ce sont des rationalistes.

 

Il s’agit principalement de changer de paradigme, passer de l’envie au véritable besoin, de l’abondance au minimalisme, raison pour laquelle les décroissants tendent à :

  • Réparer leurs objets cassés plutôt que racheter ou jeter
  • Acheter en seconde-main plutôt que neufs (vêtements, électroménager, jouets, voiture, etc)
  • Se séparer du superflu de manière générale (vêtements non portées depuis longtemps, cosmétiques, etc)
  • Limiter les emballages plastique et préférer le vrac et les fruits et légumes frais
  • Cuisiner eux-mêmes plutôt qu’acheter des plats préparés
  • Limiter leur consommation de viande, voire devenir végétarien/liens
  • Revaloriser les déchets organiques ou non (recyclage avancé, compost, cuisiner les pelures de légumes)
  • Faire leurs produits ménagers eux-mêmes
  • Se chauffer moins
  • Préférer des logements alternatifs : Caravanes, tiny houses Fabriquer leurs cadeaux de noël eux-mêmes
  • Opter pour la règle des 4 cadeaux
  • Privilégier le bio local plutôt qu’international
  • Ne pas avoir de télévision ou de téléphone portable
  • Récupérer gratuitement les invendus au marché
  • Arrêter de prendre l’avion

 

D’autre part, les décroissants sont adeptes de vrais bons plans et n’hésitent pas à limiter leur budget et à trouver les meilleures manières de réduire leurs dépenses afin de mettre de côté.

 

En résumé, les décroissants mettent zéro-déchet, slow-cosmétique, freeganisme, minimalisme voire parfois véganisme au service d’une vie plus simple, plus claire, un bastion où les grandes marques n’ont plus aucun pouvoir.

 

 

Une démarche profondément collective

 

Lorsqu'un consommateur devient décroissant, c’est en général toute la famille qui suit, et parfois même les amis.

 

Nombreux sont les cas où les familles repartent entièrement de zéro, troquent leur appartement citadin confortable pour une caravane, une tiny house ou une grande maison en rondins de bois en pleine campagne.

 

Le cheminement est parfois rude, mais il s’opère tout en douceur car les décroissants croient en l’idée qu’il est possible de peser collectivement dans la balance et de faire changer les choses. De plus, les décroissants insistent sur la dimension pédagogique et non moralisatrice du passage à un mode de vie plus simple et plus sain.

 

Livres, ateliers et conférences permettent en effet aux plus avancés de partager leur savoir et leur conseils aux débutants. L’effort se fait à plusieurs et de manière rationnelle et bienveillante.

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