Consommation responsable : l'heure des avocado-toasts a sonné

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Selon l’Organisation mondiale de l’avocat, les français seraient les deuxièmes plus grands consommateurs au monde avec une moyenne de 2,8 kilos par habitant et par an.

 

Source de bons lipides, aliment plaisir mais aussi star des feeds Instagram, l’avocat - et tout particulièrement l’avocado-toast - s’apprête pourtant à disparaître lentement de notre quotidien de serial-brunchers. S’il est en soi un aliment considéré comme healthy et clean, sa production, elle, s’apparenterait plutôt à celle des diamants de sang.

 

En cause : la demande mondiale qui ne cesse de grimper et l’attrait grandissant des consommateurs pour l’or vert. Depuis début 2020, une vague de restaurateurs bannissent cette denrée goûteuse de leurs menus. Petit décryptage.

 

Un engouement né des réseaux sociaux

 

C’est un fait, les plus grands promoteurs de l’avocat sont en effet les influenceurs, premiers porteurs des tendances healthy, fitness et même vegan depuis 2014. Il faut dire que l’avènement d’Instagram, du food-porn mais aussi du culte, plus ancien, d’un esprit sain dans un corps sain, ont contribué au sacre de l’avocat sous toutes ses formes.

 

En salade, en purée ou bien tartiné sur une tranche de pain grillé avec des oeufs au plat et une poignée de graines de sésame : personne n’a pu y échapper. Face à l’engouement des millennials pour ce produit d’appel, de très nombreux brunches et coffee-shops de la capitale se sont dotés du fameux avocado-toasts.

 

Le véritable prix de l’or vert

 

Les principaux producteur d’avocat au monde sont le Mexique, la République Dominicaine ainsi que le Pérou. Si le marché mondial affiche une croissance soutenue dans l’agroalimentaire, elle est cependant entachée par des méthodes de production alarmantes.

 

Au Mexique, elle se fait par exemple au détriment de l’environnement et des hommes, au titre d’une déforestation illégale et à grand renfort de pesticides et des litres d’eau. Le but ? Produire plus vite et en plus grande quantité pour contenter les consommateurs.

 

D’autre part, la culture de l’avocat n’épargne pas non plus les producteurs, victimes de la violence des cartels locaux, qui n’hésitent pas à s’approprier les gains.

 

Un engagement qui fait sens

 

En 2018 au Royaume-Uni, une vague de restaurateurs avait déjà décidé de supprimer l’avocat de ses cartes. C’est désormais aux adresses françaises de suivre le mouvement en expliquant de manière transparente les raisons de leur choix, à l’image du restaurant Vegan Aujourd’hui

Demain en novembre dernier ou du Café Marlette, qui a gratifié ses clients d’une infographie ludique et colorée.

 

Néanmoins, les restaurateurs n’excluent pas la possibilité de réintroduire le fruit vert dans leurs menus si celui-ci provient d’une filière bio, locale et responsable selon la saison. Une décision plus que raisonnable, donc, encouragée par les adresses parisiennes, qui espèrent de ce fait sensibiliser les avocado-addicts et autres food-lovers en quête de saveurs exotiques.

 

Rassurez-vous cependant, ni l’avocado-toast ni le guacamole ne disparaîtront totalement de nos assiettes.

 

Cette volonté ne demeure qu’un signal faible mais notable, qui devrait inviter les fins gourmets à repenser leur consommation et se tourner vers des alternatives plus durables comme les oeufs bénédicte ou le houmous…

 

 

 

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