À quoi ressembleront les consommateurs post-crise ?

En France, si le confinement est bel et bien terminé depuis le 11 mai dernier, l’activité économique du pays n’a pas encore totalement repris.

 

 

Après deux mois de confinement pendant lesquels les consommateurs ont profondément modifié leurs habitudes, les mesures sanitaires prescrites par le gouvernement contraignent la reprise économique.

 

Bien loin de revenir à notre vie d’avant, cette crise pourrait impacter nos habitudes de consommation durablement.

 

Les consommateurs de demain seront-ils plus responsables ? Va-t-on vers une réduction de la consommation ? Voici notre lecture de la situation ...

 

Une baisse du pouvoir d’achat

 

Les experts de l’économie sont unanimes, une crise économique majeure se profile dans les mois qui viennent.

 

Malgré les nombreuses aides de l'État (subventions, chômage partiel, abandon des charges sociales, prêts…) beaucoup d’entreprises mettront la clé sous la porte ou restructureront leur masse salariale.

 

La vague de licenciements attendue en France, notamment dans des secteurs comme l’évènementiel, l'hôtellerie-restauration ou le marketing, devrait conduire à une forte hausse du chômage et donc une baisse des revenus des ménages.

 

Selon Le Parisien, suite à l’effondrement de leur chiffre d’affaires, près de 22 % des entreprises envisagent des licenciements dans les prochains mois.

 

Face à cette hausse du chômage ou à la baisse des revenus pendant le confinement, les consommateurs seront beaucoup plus sensibles au facteur prix. Cette baisse du pouvoir d’achat des consommateurs devrait les conduire à réaliser de nouveaux choix de consommation et à se recentrer sur l’essentiel.

 

 

Une consommation plus locale grâce au télétravail

 

Pendant cette crise nombreux sont les Français et les entreprises qui ont découvert les avantages du télétravail.

 

Le contexte sanitaire incertain pousse d’ailleurs les chefs d’entreprises à poursuivre au maximum ce mode de travail dans les mois qui viennent.

 

Véritable confort de vie pour certains, le télétravail représente aussi une réelle opportunité pour les commerces de proximité.

 

En périphérie des grandes villes, on a assisté pendant la crise à un bond des ventes dans ces commerces locaux.

 

Un communiqué de Kantar précise que la part de marché du commerce de proximité a d’ailleurs augmenté de 2,5 points pendant le confinement avec des dépenses de l’ordre de + 46 %.

 

La baisse du nombre de travailleurs dans les grandes villes devrait donc permettre aux commerces en zone périurbaines de se développer dans les mois qui viennent.

 

Revers de la médaille, les petits commerces au cœur des quartiers d’affaires vont avoir beaucoup de mal à survivre en l’absence de clients.

 

 

L’e-commerce, grand gagnant de la crise

 

Déjà en croissance depuis plusieurs années, la vente en ligne est encore montée en puissance pendant la crise du coronavirus. En quelques semaines, on a assisté à un véritable boom de l’e-commerce.

 

Ne pouvant se déplacer que pour les achats de première nécessité, les consommateurs sont nombreux à s’être rabattus sur les sites d’e-commerce pour leurs achats.

 

Le baromètre Covid-19 réalisé par Kantar en mars 2020 révèle que 9 % des consommateurs font plus d’achats en ligne qu'avant la crise et que 32 % pensent que leur shopping en ligne va augmenter.

 

Une étude plus récente vient de confirmer cette tendance haussière des achats en ligne puisque 80 % des sondés affirment qu'ils poursuivront leurs achats non-essentiels en ligne en 2020 notamment dans le secteur de l’électroménager et de l’habillement.

 

 

Des consommateurs plus responsables ?

 

Si cette crise sanitaire a contraint de nombreux Français à faire le choix des commerces de proximité et des produits Français pendant le confinement, un sondage OpinionWay pour Max Havelaar indique que 69 % pensent qu’il faut “changer nos modes de consommation pour des produits plus responsables”.

 

Plus de local, plus de bio, moins de plastique. Voilà vers quoi devraient tendre les consommateurs de demain.

 

Pourtant, le critère de prix sera essentiel dans un contexte de crise économique et de baisse du pouvoir d’achat. Les consommateurs déjà convertis au bio et au local devraient conserver leurs habitudes tandis que les plus modestes auront davantage de difficultés à consommer plus “éthiquement”.

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