Selon une étude réalisée par KantarWorldPanel pour l’office agricole FranceAgriMer, les produits laitiers et leur consommation affichent un bilan très différents selon les catégories de produit : ultra-frais, conditionnés, bio, etc.
Cette étude a été réalisée auprès de 20 000 de ménages français consommateurs de produits laitiers. Comment s'est porté le marché des produits laitiers en 2019 ? On décrypte les
chiffres.
L’irrésistible ascension du chèvre
Les laits
Les produits ultra-frais à base de lait de chèvre et de brebis ont résolument le vent en poupe avec des croissances respectives de +10,1% et 5,4% en volume. Cet engouement pour les laits caprins et ovins peut s’expliquer par leur meilleure digestibilité comparés au lait de vache.
Les fromages
Du côté des fromages, de chèvre séduit les ménages avec une hausse de 3,3% par rapport à 2018 et représente désormais plus de 7,4% des fromages achetés.
En effet, le chèvre semble préféré par les français du fait de son prix, moins élevé que les fromages bovins. Néanmoins, les goûts des français sont à nuancer : si la bûchette de chèvre affinée connaît une hausse de 6,3% des achats, le fromage frais lui, se se replie de presque 3%.
La bûchette est préférée des ménages les plus modestes et est majoritairement achetée dans les grandes surfaces (73%) avec des marques comme Soignon, Chavroux ou distributeur. En revanche, les fromages caprins AOP sont eux bien plus appréciés des ménages aux revenus importants.
Les yaourts
Leur croissance est de + de 12% entre 2018 et 2019. Ils sont majoritairement consommés par les ménages français les plus aisés et sont les plus prisés dans le Sud-est et le Sud-ouest de la
France. On dénote une préférence du côté des consommateurs âgés de +65 ans sans doute du fait de la facilité de consommation et des qualités nutritives.
Le bio progresse lentement mais sûrement
La consommation de produits laitiers bios a fortement augmenté au cours de ces dernières années. En témoigne l’augmentation des achats de 22 à 87% en volume selon les produits et de 25 à 100% en valeur entre 2016 et 2019.
En cause ? Un accès facilité grâce aux marques distributeurs. En résulte un taux de pénétration et des fréquences d’achat des produits plus importants, car le bio se démocratise et peut désormais être trouvé dans de nombreuses enseignes comme Carrefour, Monoprix ou Leclerc.
Néanmoins, la marge de progression des produits bio n’est pas à son maximum, avec seulement 37% de taux de pénétration pour les yaourts, 34% pour le lait et 20% pour le fromage et les autres
produits laitiers. Du fait de leur prix, les produits bios n’ont pas nécessairement la côte après des foyers modestes.
Et les alternatives végétales dans tout ça ?
Il n’y a pas si longtemps, on promettait aux boissons végétales un avenir radieux. Pourtant, l’année 2019 a vu s’opérer une récession de 3,7% en volume d’achat pour les alternatives au riz, à l’avoine ou encore à l’épeautre. Un résultat surprenant quand on sait que les jus végétaux avaient connu un succès sans pareil (58% d’augmentation) entre 2015 et 2018.
L’effet de mode serait-il donc passé ? Pas forcément. En effet, si la baisse d’achat en volume et en fréquence peut être lié à un simple désintérêt comme à des prix jugés trop élevés, il peut potentiellement s’expliquer du fait que certaines catégories de consommateurs préfèrent fabriquer leurs boissons végétales elles-mêmes en suivant les nombreuses recettes en ligne.
D’un autre côté, les produits laitiers au lait de vache ont de nouveau la confiance des français, qui se laissent facilement séduire par les produits estampillés locaux et respectueux du travail des agriculteurs (La Marque du Consommateur, par exemple)
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