Au fait, c'est quoi, la low-tech ?

Et si les nouvelles technologies prenaient le contre-pied des high-tech en proposant un mode de vie et de consommation plus saines, plus sobres, plus écologiques ?

 

C’est le principe de la low-tech ou “basse technologie” en français, une nouvelle manière d’innover et de créer en minimisant notre impact environnemental et en privilégiant les ressources locales.

 

La low-tech peut-elle, à terme, s’inscrire dans notre quotidien ? Est-elle aussi durable qu’on veut bien le penser ? Comment inscrire les principes de la low-tech dans un monde ou les high-tech priment et continuent de faire vibrer les consommateurs en quête de technologie dernier cri ?

 

 

La low-tech, qu’est ce que c’est exactement ?

 

On l’aura compris : la low-tech s’oppose radicalement à la high-tech du fait d’une certaine frugalité et de l’utilisation de solutions techniques peu sophistiquées.

 

Il s’agit de créer, d’améliorer ou même d’upcycler des objets ou des systèmes déjà existants en utilisant le moins de ressources possibles (matériaux, outils) sans pour autant compromettre la qualité de service.

 

Parmi les initiatives low-tech les plus populaires, on retrouve :

  • Le DIY (Do-it-yourself) : fabriquer ses produits de consommation soi-même, ses meubles,
  • ETC; Le zéro-déchet : la vente en vrac, le système de consignes, les composts individuels ou collectifs, etc.
  • Les smart-cities ou homes : usage de l’énergie solaire, recyclage de l’eau, etc.
  • L’upcycling : création de nouveaux objets à partir de plusieurs déjà existants.
  • La vie en autarcie

 

La low-tech permet d’impliquer les communautés à traiter des problématiques telles que la surconsommation, la pollution ou l’obsolescence programmée en respectant les principes d’économie circulaire et de résilience. En outre, cette manière d’innover fait écho aux principes de la décroissance.

 

 

Comment la low-tech s’inscrit dans le développement durable ?

 

Le concept de low-tech n’est pas nouveau. Il remonte en réalité aux années 1970 avec Ernst Friedrich Schumacher (“Small is beautiful”), économiste britannique et pionnier des idées écologistes appliquées à l’économie et au développement.

 

La low-tech considère aujourd’hui la nature comme un capital à protéger, à préserver et non plus comme une simple source de revenus. Il s’agit de ce fait d’exploiter les ressources naturelle de manière raisonnée, si possible localement et en limitant également les intermédiaires.

 

On intègre également l’idée du bien-être des travailleurs et la préservation de l’environnement dans les décisions économiques. De ce fait, la low-tech s’inscrit comme une nouvelle voie à emprunter pour les entreprises, désireuses de devenir moins nuisibles pour la planète.

 

 

Comment les consommateurs adoptent-ils la low-tech au quotidien ?

 

Plus qu’un véritable mouvement tech, la low-tech s’inscrit comme un mode de vie où s’entrecroisent les adeptes de la décroissance, du Do it Yourself et même les Sellenials !

 

Cette famille de consommateurs accepte qu’un produit soit moins puissant, moins rapide, mais attend cependant que celui-ci remplisse ses fonctions minimales sans faillir.

 

Le Fairphone, par exemple, illustrent bien cette idée en proposant des fonctionnalités moins performantes qu’un smartphone traditionnel mais un mode de fabrication plus vertueux pour la nature comme pour les humains. De manière générale, les consommateurs sont néanmoins beaucoup plus au fait de l’impact de leur consommation qu’il y a dix ans.

 

Avec les divers scandales liés à l’obsolescence programmée ou aux conditions de fabrication de leurs objets du quotidien, ils préfèrent en effet se tourner vers des alternatives comme la seconde main ou réparer plutôt que de jeter.

 

Selon Philippe Bihouix, ingénieur et auteur de L’âge des low-tech, nous pourrions réduire de 50% l’impact du système numérique en changeant de téléphone tous les 5 ans plutôt que d’en acheter chaque année un neuf, pour suivre les dernières tendances.

 

Le passage vers la low-tech sera progressif, lent, et par étapes.

Aujourd’hui, tous les consommateurs ne sont pas prêts de faire une croix sur leur mode de vie courant, mais acceptent de faire chaque jour de petits efforts pour participer à la décroissance de l’économie : faire réparer un appareil électronique, fabriquer soi-même son savon à partir de matériaux bruts, réutiliser les eaux usées…

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