Pourquoi les français s'inquiètent t-ils des menus végétariens à la cantine ?

Depuis le 1er novembre 2019, la loi Egalim recommande aux cantines scolaires de servir au moins un repas végétarien par semaine (imposé ou alternatif) et ce, dans les établissements publics comme privés.

 

Si cette mesure n’implique pour le moment aucune sanction pour ceux qui ne l’appliquent pas, de nombreux restaurants scolaires ont décidé de jouer le jeu.

 

Selon une enquête récente de Greenpeace, grâce à qui la loi Egalim n’existerait pas, la végétalisation des assiettes réussit même à réduire notre impact environnemental. Pourtant, de nombreux français réagissent négativement à cette réduction des produits carnés sur les plateaux de leurs enfants.

 

 

Des enjeux environnementaux et sanitaires

 

En 2018, Greenpeace révélait grâce à une enquête collective que 69% des élèves de primaire n’avaient pas d’autre choix que de manger de la viande ou du poisson chaque jour ou presque dans leur restaurant scolaire.

 

De ce chiffre alarmant est née la loi des États généraux de l'alimentation (Egalim) destinée à introduire au moins 1 menu végétarien par semaine dans les cantines.

 

En effet, Greenpeace rappelle que la production de viande représente aujourd’hui 60% des émissions dues à notre alimentation et nécessite une quantité d’eau énorme. En France, 24% des gaz à effet de serre émis sont dus à la production de viande, rappelle l’ONG dans un autre de ses rapports. De ce fait, il est crucial a consommation encore très régulière de viande pose une véritable question sanitaire.

 

 

Un impact positif sur l’environnement et la santé

 

La végétalisation des menus dans les cantines permet de réduire la pollution liée à la production de produits carnés. Elle entraîne également une baisse des coûts de production des menus et permet aux enfants de diversifier leur alimentation.

 

En 2020, ce sont 74% des enfants scolarisés en primaire qui mangent végétarien au moins une fois par semaine avec de véritables protéines végétales comme les boulettes de pois chiches, les steak de soja et de quinoa ou encore les plats de lentilles.

 

Mieux encore, la végétalisation des assiettes ouvre la porte aux produits locaux, bios et de meilleure qualité comme le montre la réussite de la ville de Chartres sur ce point.

 

 

Des parents inquiets...voire offusqués

 

Végétaliser les menus de la cantine ne semble pas plaire à tout le monde. En effet, de nombreux parents s’inquiètent, s’indignent et s’offusquent de cette mesure en avançant plusieurs griefs.

 

Certains déplorent le fait que les cuisines scolaires priorisent le végétal avant le fait maison. Il est vrai, de nombreuses cantines, tous niveaux confondus sont encore approvisionnées par des fournisseurs externes.

 

D’autres appuient sur le fait que les repas végétariens vont créer des carences chez les enfants - alors qu’il n’est plus à prouver que les protéines végétales sont très saines et assimilables. Enfin, il y a ceux qui s’inquiètent de la provenance des produits non-carnés, supposés venir de très loin alors que les établissements tendent à se tourner vers les agriculteurs locaux pour s’approvisionner.

 

Ces nombreuses réactions sont justifiées du fait que la consommation de viande et plus généralement de produits issus des animaux fait partie intégrante de la culture française.

 

Toutefois, les inquiétudes de chacun devraient être dissipées du fait des résultats attendus par les porteurs de la loi Egalim : un impact environnemental minimisé, des repas plus sains pour les enfants et des aliments de meilleur qualité, bios et français, valorisés.

 

Des progrès restent cependant à faire du côté des niveaux supérieurs où Greenpeace dénote seulement 41% des collèges et 48% des lycées n’ayant toujours pas mis en place cette initiative.

 

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