Comment le COVID-19 impacte t-il notre manière de consommer à l’heure du confinement ?

Avec la crise de la biodiversité s’est installée une crise sanitaire qui débouche inévitablement sur une crise économique. Le COVID-19 apparu en Chine s’est désormais bien installée en occident où le confinement général des populations est à ce jour une obligation.

 

A l’annonce de l’arrivée du virus en France, les consommateurs se sont frénétiquement rués vers les produits de première nécessité : pâtes, riz, papier toilette…

 

Comment les français consomment-ils en cette période de quarantaine forcée ? Quels secteurs sont avantagés et quels autres se voient pénalisés ? Ces nouvelles habitudes resteront-elles ancrées une fois la tempête passée ?

 

 

La peur du manque : un phénomène collectif

 

Difficile d’éprouver un quelconque FOMO en ces temps troublés : dehors, il ne se passe rien, tout le monde vit l’enfermement comme une expérience collective.

 

On peut cependant parler d’une peur du manque matérielle qui fait directement écho aux rayons dévalisés de nos supermarchés, à l’agressivité des clients pressés au drive et à la multiplication des commandes Amazon qui ne cessent de pleuvoir sur les entrepôts…

 

Des biens de consommation aussi primaires que le papier toilette ou le gel hydro-alcoolique deviennent les symboles de l’urgence, de la panique, de la peur de l’infection, mais aussi du besoin très humain de se sentir propre, purifié.

 

Accumuler, c’est combler un besoin de sécurité. Hélas, accumuler, c’est aussi provoquer une pénurie de produits de première nécessité qui n’aurait pas lieu si tous les consommateurs ne cédaient pas à la panique.

 

 

Vers un ralentissement durable ?

 

Les consommateurs ont longtemps été habitués à l’abondance avant d’être ensuite biberonnés à l'immédiateté, en grande partie procurée par l’arrivée des smartphones.

 

Ce matraquage a donné naissance à une génération avide d’instantanéité, de streaming ultra-fluide, de livraisons en 1h et d’achats doudou, destinés à combler un manque immédiat, quitte à perdre les consommateurs dans l’infinité de possibilités et l’indécision.

 

Le défi du COVID-19 réside dans la nécessité absolue de ralentir, de repenser sa consommation de manière holistique, puisque l’accessibilité aux biens et aux services et fortement réduite :

  • Ai-je besoin d’autant de papier toilette ?
  • Ma vie dépend-elle de ce dernier smartphone à l’écran pliable ?
  • N’ai-je pas déjà un objet similaire ?
  • Est-ce vraiment utile ?
  • A quelle fréquence vais-je l’utiliser ?
  • Ne serait-ce pas plus intéressant de louer ces talons que je ne vais porter qu’une fois ?
  • Puis-je récupérer ces restes pour en faire quelque chose d’autre ?
  • D’où vient mon morceau de bifteck ? Qui l’a produit ? Comment a été élevé l’animal dont il provient ?

 

Toute une ribambelle de questionnements qui s’apprêtent sans douter à fleurir dans la tête des consommateurs - on l’espère.

 

 

Quel impact sur les commerces ?

 

Certains secteurs sont en péril : la plupart des restaurants ont fermé tout comme les grandes chaînes de fast-food, de nombreux hôteliers ont temporairement mis la clé sous la porte, les petits commerces souffrent et de manière plus large, les TPE et PME n’en ressortiront pas indemnes.

 

Certains commerçants au contraire, voient leurs chiffres d’affaires grimper en flèche et ce, grâce à trois services :

  • Le commerce en ligne et les drives : La crise sanitaire, du pain béni pour les e-commerçants ? Depuis le début de la pandémie, les chiffres du e-commerce n’ont cessé d’augmenter et ce, même en dépit du ralentissement des services de poste et de livraison de colis. Quant aux drives, ils sont à l’heure actuelle saturés, si bien que certains sites dédiés sont indisponibles.
  • La livraison à domicile : face à la quarantaine, les petits commerces et supérettes de quartier sortent le grand jeu et expérimentent la livraison de leurs produits à domicile. Inutile de préciser les que les commandes Deliveroo ou Uber Eats ne subissent que très peu de perturbations.
  • La vente directe : les marchés alimentaires sont désormais fermés dans la plupart des villes françaises. Qu’à cela ne tienne : les consommateurs vont désormais s’approvisionner directement chez le producteur, tendance déjà présente mais de plus en plus plébiscitée par les français, qui cherchent à éviter les zones de forte affluence.

 

Si on ignore encore combien de temps va durer le confinement, l’économie française et mondiale s’en retrouvera durement impactée. Les signaux faibles jusqu’ici observés quant au changement de nos habitudes s’apprêtent-ils à se concrétiser ? Et si le coronavirus de 2020 était le catalyseur d’une nouvelle ère ?

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