Quelles nouvelles habitudes alimentaires se sont installées avec le Covid ?

Le confinement a bouleversé le quotidien des français jusque dans leurs habitudes alimentaires.

 

Avec moins de sorties, moins de restaurants, moins d’achats impulsifs, les consommateurs ont adopté une nouvelle routine alimentaire durant ces 51 jours.

 

Quels sont les nouvelles habitudes alimentaires acquises au cours du confinement ? Comment le COVID-19 a t-il changé notre rapport à la nourriture ?

 

La peur de la pénurie

 

Lors de l’annonce du confinement, on a d'abord vu les consommateurs se précipiter sur la moindre denrée de “première nécessité” comme les conserves, le riz et les pâtes. Ce phénomène de ruée et de stockage était motivé par la crainte d’un confinement total et d’un possible rationnement par l’Etat.

 

Eric Birlouez, ingénieur agronome et sociologue, explique cette tendance par : Le retour de toute la famille à domicile, qui implique plus de repas et donc des caddies plus gros.

 

L’anxiété et l’ennui, facteurs vecteurs de la surconsommation et notamment de l’achat de produits “doudous” comme les sucreries.

 

Si la peur de la pénurie s’est ensuite peu à peu dissipée, elle n’en a pas moins vidé pendant plusieurs semaines de nombreux rayonnages - en témoigne celui de la farine.

 

 

Un regain d’intérêt pour le local

 

En raison des tensions sur la chaîne d'approvisionnement, de nombreux aliments ont en effet manqué à l’appel - nous rappelons qu’en France, 60% des fruits et légumes sont importés - venant cristalliser la fragilité de notre système.

 

C’est à ce moment là que les agriculteurs français, premier maillon de notre chaîne alimentaire, sont entrés en scène, proposant aux consommateurs de s’approvisionner directement chez eux.

 

Les français ont de ce fait sauté sur l’occasion, conscients de la nécessité de reprendre le contrôle sur le contenu de leurs assiettes.

 

Ce besoin de privilégier les produits locaux et régionaux s’explique aussi du fait de l’origine potentiellement animale du virus Covid-19 et du manque de traçabilité autour des produits carnés.

 

Les consommateurs resteront-ils fidèles aux circuits d’approvisionnement locaux une fois l’orage passé ?

 

 

Des nouvelles habitudes

 

La cuisine comme refuge

 

Selon une étude de Santé Publique France, 37% des personnes interrogées ont déclaré cuisiner des plats-maison plus que d’habitude. Cette redécouverte du plaisir de cuisiner s’explique par la présence de la famille mais aussi du temps supplémentaire accordé à l'expérimentation.

 

Sur internet, les sites blogs et réseaux sociaux proposant des recettes ont en effet connu un gain de trafic lié à cette pratique.

 

Idem, les consommateurs ont suivi avec plaisir les tribulations journalières de Cyril Lignac sur M6, dont l’émission est devenu un des rendez-vous préférés des français.

 

Le grignotage

 

22% des français interrogés ont admis grignoter entre les repas plus que d’habitude, un comportement principalement dû à l’ennui et au besoin de combler un manque lié aux restrictions du confinement. Ce phénomène peut être expliqué par l’impossibilité de sortir et de profiter des restaurants et des bars.

 

La nourriture “doudou”

 

Les consommateurs ont pendant 51 jours été exposés à une abondance d’informations jusqu’à l’indigestion.

 

Cette cascade de news a irrémédiablement créé un phénomène d’anxiété collective qui a poussé les français à se tourner vers des aliments rassurants, réconfortants dits “doudous” comme les sucreries ou les plats gras.

 

 

En outre, les français ont pu prendre le temps de redécouvrir leur rapport à l’alimentation durant le confinement ainsi que leur manière de s’approvisionner. Ces nouvelles pratiques et habitudes survivront-elles à la fin de la crise ? Nous gardons un oeil dessus.

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